Vivez-vous dans une « passoire énergétique » ?

Des chiffres m’ont sauté aux yeux dernièrement : d’après le ministère de la Transition écologique, il y aurait en France environ 4,8 millions de « passoires énergétiques », dont 2 millions en location ! Impressionnant… à condition de bien se rendre compte de ce que cela signifie. Des conséquences sur la planète mais aussi un problème de santé publique… Dans ce billet, je vous propose de faire un petit point sur ce phénomène. Qu’est-ce qu’une passoire énergétique ? Quelles sont les règlementations en vigueur ? Êtes-vous concerné(e) et, si oui, que faire ? Suivez-moi !

Comment savoir si mon logement est une « passoire énergétique » ?

1. Qu’est-ce qu’une passoire thermique ?

Une passoire énergétique – également appelée passoire thermique – c’est tout simplement un logement particulièrement énergivore, de classe énergie F ou G. Calculée en fonction de la consommation énergétique de l’habitation concernée et indiquée sur ce qu’on appelle le « Diagnostic de performance énergétique » (DPE), cette classe reflète la qualité de l’isolation, mais aussi la performance du système de chauffage. Elle intègre également, depuis 2021, de nouveaux critères tels que la climatisation, l’éclairage ou les émissions de gaz à effet de serre. Attention, une passoire énergétique n’est pas nécessairement un logement insalubre !

Revenons à notre classement. Outre le fait qu’il reflète l’impact d’un logement sur l’environnement ainsi que, potentiellement, sur la santé de ses occupants (une habitation humide favorisant diverses maladies), il peut avoir un impact sur leurs propriétaires. La réglementation est en effet de plus en plus sévère pour les propriétaires-bailleurs de ces fameuses passoires énergétiques, leur interdisant notamment, depuis août 2022, d’en augmenter le loyer… À partir de 2025, ils ne pourront même plus les louer s’ils dépassent une consommation énergétique de 450 kWh/m2/an (logements classés G). En 2028, les propriétaires de logements classés F et G seront obligés de réaliser des travaux de rénovation énergétique afin d'atteindre au minimum la classe E du DPE. Notez que depuis le 1er avril 2023, tout propriétaire souhaitant mettre en vente une maison individuelle ou un appartement (hors copropriété) a l’obligation de faire réaliser un audit énergétique.

2. Comment savoir si vous vivez dans une passoire énergétique ?

Pour savoir si vous vivez dans une passoire thermique, qu’il s’agisse d’une location ou d’un achat immobilier, c’est finalement assez simple. Il y a le DPE, bien entendu, qui est on ne peut plus clair… quand il a été réalisé. Si tel est le cas – je vous l’ai déjà dit – une classe F ou G signifie bien que votre logement manque cruellement d’une bonne isolation.
Pas de diagnostic DPE lors de votre achat immobilier ? Quelques indices peuvent néanmoins vous mettre sur la piste :

Vos factures d’électricité et/ou de gaz vous semblent anormalement élevées.
Vous avez du mal à vous réchauffer, voire ressentez des courants d’air dans votre logement. Même en chauffant beaucoup pour contrer la mauvaise isolation de votre habitation, la température n’est pas homogène et vous ne vous sentez pas à l’aise.
Vous observez des moisissures sur les murs, des papiers peints qui se décollent ou de la peinture qui s’écaille, de la condensation sur les vitres… Ce sont des signes évidents d’humidité, l’une des grandes caractéristiques des passoires thermiques.

3. Que faire pour rénover une passoire thermique ?

Le fait est là : vous vivez dans une passoire énergétique ou êtes propriétaire d’un logement de ce type ? Pour le transformer en habitation moins énergivore, il vous faut prévoir des travaux de rénovation ! Éliminer les sources de déperditions thermiques en améliorant l’isolation, d’abord (toit, murs, planchers et ouvertures), mais aussi vous pencher sur votre système de chauffage et de ventilation devient indispensable.

a. Faire auditer votre logement

Première étape : faire auditer le logement en cause afin de savoir où intervenir précisément. Un bilan énergétique permettra ainsi de compléter le DPE, moins poussé. Au moyen d’une caméra thermique, l’intervenant pourra mettre en lumière tous les ponts thermiques existants. Vous profiterez aussi de son expertise pour obtenir divers conseils quant aux travaux à prévoir.

b. Améliorer l’isolation thermique

Qui dit passoire énergétique, dit forcément travaux d’isolation thermique. Qu’on se le dise !

En fonction de l’audit qui aura été fait, choisissez les travaux de rénovation qui devront être réalisés.

Pas d’audit ? Sachez que la toiture est responsable en moyenne de 30% des déperditions de chaleur ! Accordez-lui toute votre attention. Vide-sanitaire, cave ou sous-sol méritent également que vous vous en préoccupiez. Quant aux murs… vous pourrez les isoler soit par l’intérieur, soit par l’extérieur. Mais quoi qu’il en soit, il faudra certainement faire quelque chose.

Pensez aussi à mieux isoler vos fenêtres, en troquant notamment, le cas échéant, leur simple vitrage pour du double, voire du triple vitrage. Passez enfin en revue toutes les possibilités de ponts thermiques : tours de portes, prises électriques, cheminées, etc.

c. Installer un système de chauffage performant

Votre logement est mieux isolé ? Parfait. Le froid de l’hiver reste dehors… et le trop chaud de l’été, normalement, aussi. Étape suivante pour réduire en pièces l’étiquette « passoire énergétique » : optimiser votre système de chauffage ! Exit votre vieille chaudière, et place à un équipement économique… et tant qu’à faire écologique. Les possibilités ne manquent pas : pompe à chaleur, chaudière à bûches ou granulés, poêle à bois… Demandez conseil à des professionnels !

d. Optimiser la ventilation

Dernier point à observer de près les logements passoires thermiques : votre système de ventilation. En renouvelant correctement l’air au sein de votre logement (et en vous évitant notamment d’ouvrir régulièrement les fenêtres en grand), il améliore aussi votre confort thermique ! L’installation d’une ventilation mécanique est d’ailleurs désormais obligatoire dans les constructions neuves. Un signe qui ne trompe pas…

Des travaux, me direz-vous, ça coûte cher ! Oui. C’est vrai. Mais le gouvernement s’étant fixé pour objectif de supprimer toutes les passoires énergétiques du territoire, vous avez de la chance : les aides fourmillent ! Aides de l’Agence nationale de l’habitat (MaPrimeRénov’ et « Habiter mieux sérénité »), éco-PTZ PrimeRénov’, offre Coup de Pouce Chauffage, TVA réduite, etc. : renseignez-vous !